viernes, 23 de abril de 2021

Les Ailes en Papier

 

J'ai écrit Les Ailes en Papier après avoir regardé mon fils, notre petit voisin et  d'autres enfants qui cherchaient la manière de continuer à être des enfants, tout cela malgré la contrainte de ne pas pouvoir quitter la maison à cause du confinement que nous avons subi en 2020.

Pour eux, et en particulier pour Nico et Bruno.


Les illustrations sont de Liliana Infante,

qui a également ouvert ses ailes et laissé voler son pinceau.


Le texte a été traduit en français par mes cousins Carine et Léo...   c'est pourquoi des enfants francophones peuvent écouter ou lire Les Ailes en Papier.



Ma maison possède une cour dans laquelle pousse un cerisier. C’est l’endroit que je

préfère. J’escalade son tronc pour atteindre ses branches fragiles, qui en ce printemps

sont en fleurs.


Les pétales tombent sur le sol poussées par la brise, ma cour ressemble à une prairie

enneigée. Le cerisier me donne l’impression d'être dehors.




Depuis qu’on ne nous laissent pas sortir, je peux entendre davantage le chant des 

oiseaux. En ce moment, il y a des hirondelles. Elles font leurs nids sur les balcons qui

sont dans notre cour. Parfois, je grimpe sur le cerisier et je les écoute. Je n’ai rien d’autre

à faire pendant cette longue attente.


Je sais qu’à côté de ma maison il y a une autre cour semblable. Bien que je ne puisse pas

la voir à cause du mur qui nous sépare, je sais qu’il n’ y a pas de cerisier car je n’aperçois

aucune branche.


Parfois, j’entends la voix d’une petite fille qui joue seule, elle invente des histoires qui me

font rire en silence. Ressent-elle la même chose que moi?


J’ai décidé que je lui enverrai un message: 


« Salut, je suis ton voisin. Comment est ta cour? Luca »


Aujourd’hui, j’ai reçu une réponse:


« Salut. Dans ma cour il y a des massifs de fleurs: des géraniums et des pétunias. Parfois

je t’entends jouer à la balle. Je m’appelle Maria. »




Avec Maria, nous avons inventé un code secret au cas où quelqu’un intercepterait nos

messages. Nous avons aussi joué à la bataille navale et nous avons inventé des histoires

ensemble mais je ne pouvais la voir, le mur est trop haut.


Hier, nous avons essayé de jouer au volley ball mais la balle est arrivée chez l’autre voisin

qui est sorti très fâché et nous a demandé si nous trouvions cela normal de nous envoyer

la balle par dessus le mur.


Ensuite la pluie est tombée pendant deux jours. Nous avons passé plusieurs jours à la

maison. Le cerisier n’a plus de fleurs. Et nous ne savons rien...




Depuis que je connais Maria, je suis plus heureux. Maria sait faire beaucoup de choses en

pliage. Elle a essayé de m’apprendre mais je m’emmêle les pinceaux.


Elle m’envoie les messages secrets sous forme de pingouins, d’oies, de grues et

d’hirondelles. Je lui envoie des bateaux et des avions, c’est tout ce que je sais faire.


Maria m’a dit que lorsque tout cela serait terminé, elle m’inviterait chez elle, nous ferions

du pop corn et elle m’apprendrait à faire de l’origami. Je lui emmènerai une poignée de

cerises.


Quelques fois, je sens que j’aimerais donner un coup de poing dans le mur pour casser

cette distance. Parfois, j’entends pleurer le petit frère de Maria, il pleure pour un oui ou

pour un non. Il n’est pas patient. Parfois Maria est triste. Je le sais.


Un jour, papa a sorti la guitare, l’a dépoussiérée et nous avons chanté un moment. 

La musique traverse n’importe quel mur. C’était amusant.




Maria a eu l’idée que nous fassions un portrait l’un de de l’autre sans nous connaître.

J’aime bien, comme ça je peux la voir comme je me la suis imaginée. 


Le temps passe. 


Je grimpe à l’arbre, regarde le ciel, j’imagine des formes dans les nuages. 


Dans la cour d’àcôté, Maria me tient compagnie. 


Et je lui tiens compagnie.





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